Louis parmi les spectres : quand l’ordinaire devient extraordinaire

Le Festival d’Angoulême vient de fermer ses portes. Je n’ai hélas pas pu m’y rendre cette année, mais cela ne m’a pas empêché de me pencher les bandes-dessinées mises en lumière lors des différents prix. Sélectionné pour le prix jeunesse du festival Louis parmi les spectres, de Fanny Britt et Isabelle Arsenault, est pour moi un des meilleurs romans graphiques parus en 2016.

Le passage de l’enfance à l’adolescence

Les parents de Louis sont séparés. Avec son petit frère, Truffe, ils vivent tour à tour chez leur père dans la campagne montréalaise, puis chez leur mère qui a déménagé en ville. Les problèmes d’alcool de l’un font écho aux angoisses quotidiennes de l’autre. En parallèle, Louis entame le passage de l’enfance à l’adolescence dans un univers rempli de doutes autour de l’amour et de la construction de soi-même, dans lequel le réel et l’imaginaire s’entremêlent.

La poésie du quotidien

 Louis parmi les spectres m’a touché par la délicatesse de son écriture qui met à nu avec simplicité et poésie le quotidien de cette famille si ordinaire. Ses illustrations, réalisées à l’encre et au crayon, semblent tout droit sorties d’un rêve, débordant des cases de la bande-dessinée traditionnelle pour s’approprier l’espace et les formes comme le fait l’esprit de Louis lorsqu’il se balade parmi ses « spectres ».

Outre ma passion pour le Québec et pour les livres atypiques, j’ai été émue par ce magnifique roman graphique et par cette famille attachante avec ses parts d’ombre et ses petits bonheurs. Teinté de musique soul, qui selon Florent Mazzoleni est « le chant de l’âme », Louis parmi les spectres rend, tout simplement, l’ordinaire extraordinaire.

Louis parmi les spectres, d’Isabelle Arsenault et Fanny Britt publié chez La Pastèque.

Merci à Elisabeth et aux éditions La Pastèque pour cet envoi.