19.06.2017

Chroniques

Jessie Burton, ses filles au lion et moi

Il y a des auteurs auxquels on s’attache comme s’ils étaient des amis, qui semblent avoir percé une part intime de nous sans même nous connaître. Jessie Burton, romancière de l’excellent Miniaturistes et plus récemment de Les filles au lion, a eu cet effet là sur moi.

À l’occasion de la sortie de son deuxième livre, Babelio a lancé une invitation pour venir rencontrer l’auteure anglaise dans les locaux de Gallimard à Paris. Ayant bien aimé son premier livre, j’étais curieuse de découvrir le personnage.

Avant de rencontrer l’auteure, je lis consciencieusement son nouveau roman Les filles au lion qui conte l’histoire d’un mystérieux tableau entre la ville de Londres dans les années 70 et l’Andalousie à l’aube de la guerre d’Espagne des années 30 autour duquel s’articule le destin de femmes exceptionnelles.

Tout comme Miniaturiste avant lui, la lecture des Filles au lion m’a procuré une sensation difficile à définir, comme si ce livre faisait vibrer en moi une corde sensible que j’ai du mal à identifier et à analyser.

Le grand jour arrive, direction les locaux de Gallimard. En chemin, je me demande quelles questions je pourrais bien pouvoir poser à cette auteure anglaise. Je suis un peu perdue suite à cette lecture qui m’a chamboulée. Heureusement, arrivée sur place, nous sommes assez nombreux et les autres participants semblent bien plus bavards que moi.

Jessie Burton est une jeune femme pétillante d’une trentaine d’années. Elle nous met tout de suite très à l’aise et s’adresse à nous de façon extrêmement naturelle. Au fil de son discours, je comprends de mieux en mieux ce qui a pu me toucher dans son écriture : c’est une femme inspirante.

Actrice en manque de travail, elle a sauté d’un rêve à l’autre en devenant romancière à succès. Dans Les filles au lion, elle traite du rôle des femmes dans la société, notamment en tant qu’artistes, du manque d’indépendance et de reconnaissance, mais également du processus de création qui semble biaiser par leur sexe. Selon elle : “Lorsqu’un homme écrit un livre, on dit qu’il écrit pour l’humanité. Lorsqu’une femme écrit un livre, on pense qu’elle le fait pour son expression personnelle !” Bien que les actions du livre se déroulent dans les années 30 et 60, elles trouvent un écho très actuel dans mon cerveau de trentenaire vivant en l’an 2017.

En sortant de cette rencontre, je sens que quelque chose a changé en moi. Mon angle de vue sur le monde a été légèrement modifié et je me sens pousser des ailes. Il me semble que, moi aussi, je peux créer des « oeuvres » qui me ressemblent sans me soucier des codes engendrés par le fait d’être une femme.

Et bien, au boulot maintenant, et ça commence par ce blog !

Et vous, quel auteur a changé votre vision du monde ou de vous-même ?


Les filles au lion, Jessie Burton, Gallimard.

Marine Nina

Article par Marine Nina

Maman de La vie est un roman, je suis aussi professionnelle du livre et bibliothérapeute. Ma vie est un livre composé de mots doux, de musique, d’images et de papier. Le tout donne une pâte à mâcher avec laquelle on peut fabriquer de jolies choses, comme ce blog.

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